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Omnia Vanitas

Daniela Astone

15 juin - 15 juillet 2023

25 Rue de Beaune, Paris, France

DANIELA ASTONE

Les vanités dans la peinture occidentale composent un genre majeur et à tous points de vues saisissant. Il témoigne, étonne, réjouit ou effraye selon l’humeur du temps, des artistes ou du spectateur.
Images nécessairement fortes, elles ancrent la pensée picturale et l’esthétique d’un temps par un propos lié aux questions existentielles de l’humanité. La vie, la mort, l’amour vécus dans l’impermanence du vivant et des passions humaines. Les vanités en art, c’est un match, comme à Roland-Garros les balles fusent. Le voluptueux refuge du divertissement y affronte un adversaire de taille : l’immortalité de l’âme purifiée par le renoncement.

Les thèmes choisis par l’artiste nous sont familiers, ils sont éloquents. Ils illustrent la finitude de l’existence à travers des symboles bien établis sous forme d’objets symboliques pris dans la composition ordonnée des tableaux. La peinture de Daniela Astone est en tout point inscrite dans cette pensée symbolique. Les sujets de ses vanités y sont présentés comme autant de scènes théâtrales, servis par une technique remarquable dans des images inédites, judicieusement réinventées. Les images surprenantes que nous offre Daniela Astone dans cette exposition assurent une continuité intelligente avec l’art ancien, maniérisme et baroque italien notamment, et tout particulièrement avec le symbolisme du tournant du XIXème siècle. Ce que Daniela Astone apporte de personnel à l’art de la vanité, c’est un dépassement des signes de désespoir en choisissant l’axe de la volupté comme apanage du génie humain. Et utiliser la volupté quotidienne des choses, des corps et de l’esprit comme signification d’espérance.

En regard de ces ruines, de ses crânes, de quelques végétaux fanés baignés d’obscurité, de corps en gloire de danseuses ou d’amants, les fleurs écloses et les faïences brillantes, il y a l’incarnation d’une espérance de l’âme. Quête d’esthétique de l’auteure, portée par le langage de l’art. En cela Daniela Astone excelle à saisir l’oeil et l’esprit du spectateur distrait, elle donne à sa peinture une touche vigoureuse et démontre une impressionnante facilité de dessin : un trait parfaitement maîtrisé, un sens inné des proportions et une matérialité charnelle rappelant la gravité du propos. Sa palette est d’une délicatesse pure, optimiste, aux antipodes de l’obscur ou du goût morbide. La volupté de l’existence selon Daniela Astone, trouve ainsi une incarnation par la sensualité de sa peinture.

C’est ce que nous devons admirer dans cette exposition. Chaque toile se veut une illumination intime qui s’adresse autant à notre âme qu’à notre œil. Tant à l’esprit qu’à la chair, deux choses aussi propres à l’être qu’à la vraie peinture.

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