Pascale Hemery
Les premières gravures sur bois de Pascale Hémery voient le jour dès le début de sa formation à l’E.S.A.G en 1988. A l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, à l’atelier de Vincent Bioulès et Jean-Michel Albérola, elle expérimente le dessin, la peinture et la gravure en couleurs. Elle en sort diplômée en 1994.
Son procédé à "bois perdu" est aussi connu sous le nom de suicid print. Au fur et à mesure qu’elle creuse la matière, elle avance progressivement vers l’anéantissement de son dessin. "C’est dans l’épuisement que je cherche à atteindre une forme de véracité" dit-elle lors de sa conférence au Collège de France en 2015, publiée aux Editions Odile Jacob. On assiste ici à une destruction de l’image. Picasso affirmait "Je fais undessin puis je le détruit".
Lauréate d’une bourse à la Casa de Velasquez en 1998, elle séjourne à Madrid, y réalise un grand nombre de croquis pris sur le vif retravaillés à l’atelier de manière à transfigurer le réel par une multiplicité de points de vues.
Selon Pascale Hémery, la ville témoigne des mutations et des transformations qui s’opèrent sur les êtres au quotidien. Une cartographie imaginaires met en place, se jouant de la confusion des lieux parcourus de Madrid à Paris, Berlin puis Amsterdam, Londres, Naples.
L’institut de France la récompense du prix Pierre Cardin en 2003, pour l’ensemble de son oeuvre gravé.
En 2006, le musée du Dessin et de l’Estampe Originale de Gravelines lui consacre une exposition retrospective accompagnée d’un catalogue monographique préfacé par Sir Michael Edwards de l’Académie française. Elle collabore avec la galerie Lambert Rouland aux côtés de grands artistes tels que Miklos Bokor.
Le travail de Pascale Hémery prend une toute autre envergure par la réalisation de séries de peintures et fusains sur New York et Udaipur, présentés lors d’une exposition personnelle, "vertiges urbains" en 2010 à l’espace des Dominicaines de Pont l’Évêque. Alain Madeleine Perdrillat écrit à cette occasion « Elle n’a de cesse de chercher à substituer un nouvel équilibre improbable à une réalité sentie en profondeur comme étrangement instable ».Emanuel Von Baeyer, son marchand à Londres, présente ses estampes monu- mentales à "Armory Show" New York en 2016. Pascale Hémery vit et travaille à Paris, elle expose régulièrement ses oeuvres en France et à l’étranger. En 2019, une exposition à la fabrique du 222 à Paris à présenté un ensemble important de ses travaux récents. Actuellement, ses oeuvres se trouvent dans les collections publiques des musées et dans les collections privées en France, Belgique, Allemagne, Angleterre, Suisse et aux Etats-Unis.